Financement de la formation professionnelle : quelle(s) stratégie(s) pour l'entreprise ?
Mis à jour le 28/11/2024
- Mobiliser à la fois les individus, les entreprises, les branches professionnelles et les institutions
- Financer la formation professionnelle : « En 2021, ce sera plus simple. »
- Investir dans les compétences : les premiers retours d’expérience de DRH et de DAF
- Co-construire une société de compétences : le point d'étape
Mobiliser à la fois les individus, les entreprises, les branches professionnelles et les institutions
« La formation et la montée en compétences passeront par la mobilisation de tous les acteurs. »
Carine Chevrier, Déléguée générale à l'emploi et à la formation professionnelle, est intervenue en ouverture pour rappeler l’esprit de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel ainsi que les points clés des rôles de chacun dans le nouveau système. Si la formation continue repose désormais plus sur l’individu par l’intermédiaire du CPF (compte personnel de formation), les entreprises, les branches ainsi que les institutions ont également leur rôle à jouer.
« Le champ des possibles est aussi ouvert par la négociation (d'entreprise ou de branche) autour des enjeux d'emploi et de compétences. »
Plus spécifiquement, les partenaires sociaux peuvent aussi se saisir des sujets et négocier autour de : la notion de formation hors et pendant le temps de travail, des entretiens professionnels et surtout sur la co-construction des plans de formation.
Financer la formation professionnelle : « En 2021, ce sera plus simple. »
Fouzi Fethi, Responsable du pôle Droit et Politiques de formation de Centre Inffo et Cédric Puydebois, Sous-directeur des politiques de formation et du contrôle à la DGEFP, sont ensuite intervenus pour présenter les nouveaux flux de financement et de versements prévus pendant la période transitoire et à terme jusqu'en 2021.
Investir dans les compétences : les premiers retours d’expérience de DRH et de DAF
De manière assez convergente, les préoccupations des DRH et des DAF sur la réforme du financement de la formation professionnelle, en cette période transitoire, semblent porter sur la clarification du nouveau système et l’optimisation des dispositifs (enquête flash ANDRH / DFCG publiée le 12 avril 2019).
D’une entreprise à une autre, les premiers retours d’expérience des DAF et DRH varient également en fonction de leurs effectifs et/ou du secteur auxquelles elles appartiennent. Sibylle Blumenfeld, DGA Finance et administration de TRANOI, témoigne d’une relation « assez frustrante » avec son OPCO pour une PME de 20 salariés dont l’acquisition des soft skills est une priorité et les actions relèvent plus du coaching que de la formation.
> Revoir les échanges DAF/DRH sur la réforme du financement de la formation professionnelle sur notre chaîne Youtube
A l’inverse, Yannick Monsnereau, Responsable formation de France Télévisions, dont la réforme a amputé le budget formation de 20 %, a salué les actions de l’un de ses OPCO, l’AFDAS, avec qui ils ont pu mettre en place une « ingénierie financière sur les fonds mutualisés qui finançait [leurs] besoins de formation ». Des efforts en termes de communication ont été déployés notamment sur le CPF. Elle s’intéresse aussi au dispositif Pro-A qui sera expérimenté cette année et à la FEST (formation en situation de travail).
Pour Audrey Guidez, DRH de l’UNADEV, c’est par la négociation d’entreprise et un plan de 2/3 ans axé sur le tutorat, les bilans de compétences et la VAE que la formation va devenir un véritable levier de motivation pour ses salariés.
« Le capital humain, c’est quelque chose qu’on ne peut pas acheter. » souligne Laurence Breton-Kueny, DRH du groupe AFNOR & Vice-Présidente du Bureau national de l’ANDRH.
Au sein du Groupe Afnor, le budget formation a été ainsi été adossé à un fonds dédié à la transformation des compétences dans le cadre de leur « workforce planning ».
Co-construire une société de compétences : le point d'étape
Philippe Debruyne (Secrétaire confédéral CFDT, administrateur de France Compétences, Président de la commission Évaluation, Président de l’association Certif’Pro) et Jean-Louis Vincent (Président de l’OPCO Mobilités) ont rappelé le contexte et les enjeux pour les nouveaux acteurs du système de la formation professionnelle. Après une phase de discussions, d'arbitrage, les 11 opérateurs de compétences, qui viennent d'être agréés par le ministère du Travail, vont pouvoir préparer et amorcer leur transformation en interne. Les attentes à leurs égards restent ainsi nombreuses et les évolutions à suivre.