« La crise a accéléré l’adoption des nouveaux modes de travail et en particulier le télétravail. Cela répond à une aspiration des collaborateurs et les DRH envisagent son développement de façon pérenne. Attention, pour en tirer tous les bénéfices à l’échelle, son adoption doit se faire en lien étroit avec la stratégie de l’entreprise. Elle nécessitera aussi un bouleversement des pratiques managériales et RH à mener rigoureusement. » Vinciane Beauchene, directrice associée au BCG.
« La crise sanitaire n’a toutefois pas créé de nouvelles tendances mais les a accélérées. Un retour en arrière du Télétravail semble peu envisageable.
L’accompagnement des organisations, des managers ainsi que des collaborateurs est également primordial dans un contexte de transformations. Les impacts humains, organisationnels et économiques appellent à continuer de renforcer le dialogue social. Enfin de plus en plus, les sujets de société s’ajoutent aux autres enjeux des DRH telle que les inégalités sociales, les conditions de vie, la santé… Sujets de société qui doivent être portées par plusieurs acteurs pour répondre aux nouveaux besoins… » - Audrey Richard, Présidente National de l’ANDRH et DRH Ggroupe UP et Engagement des salariés.
« Le rôle des DRH doit rester central dans le choix de la méthode et de la mise en œuvre afin de garantir l’unité et l’équité au sein des organisations.
Les DRH conscients des impacts de cette crise sont prêts à faire évoluer le travail. Pour se faire, des mesures d’accompagnement supplémentaires et notamment juridiques pour l’ensemble des entreprises, sont nécessaires pour limiter les effets de la crise à court terme et transformer durablement le monde du travail. On appelle à un dialogue ouvert avec les pouvoirs publics & les organisations syndicales ». - Benoît Serre, Vice-Président National Délégué de l’ANDRH et partner du BCG
Avant le confinement, seules 8 % des entreprises avaient développés le télétravail pour plus de 25% de leurs salariés. Dans un temps record, ces mêmes entreprises l’ont adopté pour près de 50% à temps plein.
Malgré les difficultés liées aux conditions du confinement (garde d’enfants, espaces de travail etc.) largement soulignées dans l’enquête par les répondants, cette expérience forcée à grande échelle s’est révélée être un véritable accélérateur de tendance : 83% vont revoir à la hausse la part de postes éligibles au télétravail et 85% considèrent comme souhaitable le développement du télétravail de façon pérenne au sein de leur entreprise.
Seules 10% des entreprises envisagent un modèle où plus de 75% des salariés travailleraient plus d’1 jour / semaine en télétravail. Certaines activités pour lesquelles le télétravail n’était pas envisagé avant la crise ont réussi à se faire à distance (les call center ou la production).
Néanmoins, les DRH s’orientent plus vers un modèle hybride : 60% des entreprises envisagent d’avoir plus d’un quart de leurs salariés en télétravail avec une moyenne de 2 jours par semaine.
Mais les DRHs sont aussi conscients des risques associés notamment sur le lien avec l’entreprise (88%) et la fracture sociale entre ceux qui sont éligibles et ceux qui n’en auront pas l’option (88%).
Les DRH sont aussi conscients que cette pratique nécessite des pré-requis :
Certains enjeux liés à l’adoption du télétravail semblent moins appréhendés par les DRH comme la cybersécurité ou la refonte des critères d’évaluation de performance. Enfin, 57% des entreprises pensent que cette évolution ne supposera qu’une investissement financier mineur ou nul.