Marché de l’emploi cadre : les recrutements poursuivent leur repli en 2025 selon l’Apec
Mis à jour le 10/04/2025
Aucun secteur ne devrait échapper au ralentissement en 2025. Les services à forte valeur ajoutée - traditionnel moteur du recrutement cadre - afficheraient une baisse de 3 %, l’industrie de 3 % également, le commerce de 5 %, et la construction s’enfoncerait encore avec -7 %. Le secteur de l’immobilier vivrait sa quatrième année de recul, tandis que l’hôtellerie-restauration ferait figure d’exception avec une progression attendue de 2 %.
Les fonctions les plus concernées par les recrutements resteraient l’informatique (55 600 embauches), le commercial/marketing (52 700) et la R&D (49 700), qui concentreraient plus de 50 % du volume total.
De fortes disparités régionales
Toutes les régions enregistreraient une stagnation ou une baisse des embauches. Les territoires industriels, comme le Grand Est (-7 %) ou la Bourgogne-Franche-Comté (-5 %), seraient toujours en difficulté. En revanche, des stabilisations sont espérées en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Nouvelle-Aquitaine, Bretagne et Occitanie, après les fortes baisses de 2024.
L’Île-de-France, bien qu’en recul (-4 %), continuerait à concentrer près de la moitié des recrutements nationaux (137 500 postes attendus).
Des difficultés accrues pour les jeunes et les cadres seniors
Le marché devient de plus en plus sélectif. Les entreprises privilégient les profils ayant entre 1 et 10 ans d’expérience, qui représenteraient 60 % des recrutements (en hausse de 3 %). Les cadres débutants sont les grands perdants, avec une baisse prévue de 16 % en 2025, après un recul déjà marqué de 19 % en 2024.
Les seniors verraient également leurs opportunités diminuer de 11 %, notamment dans les secteurs en tension.
Un contexte économique incertain et des prévisions fragiles
Les projections de l’Apec s’inscrivent dans un environnement incertain. La croissance du PIB ne serait que de 0,7 % en 2025 selon la Banque de France, avec une nouvelle baisse de l’investissement des entreprises (-0,5 %). L’emploi salarié reculerait de 0,4 % d’ici mi-2025, et le taux de chômage atteindrait 7,6 % de la population active, selon l’Insee.
Les tensions géopolitiques, le risque de guerre commerciale et les ajustements budgétaires (réduction des aides à l’emploi, surcote d’impôts, baisse du crédit impôt recherche) pourraient encore aggraver le climat d’attentisme qui pèse sur les entreprises.