Laurent Jumelle : Le budget consacré aux dépenses de santé chez les salariés ne cesse d’augmenter, d’année en année. Le départ plus tardif en retraite induit un vieillissement de la population active et chacun sait que les frais de santé augmentent avec l’âge. Par ailleurs, l’inflation médicale en elle-même joue aussi. Revalorisation du prix de certaines consultations, ou encore demandes bien légitimes sur les revalorisations salariales du personnel médical,
contribuent à une hausse des dépenses de santé, et, de fait, une hausse des cotisations des complémentaires santé pour les employeurs et pour les employés.
L. J. : Les DRH sont challengés car ces hausses de cotisations s’inscrivent dans un contexte où il leur ait demandé de travailler sur le pouvoir d’achat de leurs salariés. Ces hausses de cotisation sont donc malvenues et remises en causes. Elles contribuent à diminuer le salaire net versé. Et sur les petits salaires notamment, cela peut poser de vraies difficultés. Et c’est pourquoi aujourd’hui trop de salariés en France en viennent à renoncer à certains soins. À ce titre, un sondage Ifop de 2023 révèle des statistiques saisissantes :
"Pour certains, le reste à charge est trop important, malgré le remboursement de la Sécurité sociale et de la complémentaire santé. Pour d’autres, il est tout simplement impossible de faire l’avance du coût des soins."
L. J. : Nous pouvons en citer deux principalement :
L. J : L’étude sur « les invisibles » met en lumière tous ces métiers qui ont été salués pendant la crise du Covid-19 et qui sont retombés dans l’oubli. Il s’agit des agents d’entretien, des aides à domicile, des caristes, des aides-soignants, des vigiles, des livreurs, des éboueurs, des caissiers, des ouvriers agricoles… En tout, cela représente environ 11 millions de travailleurs en France. Parmi ces invisibles, nous avons une population de personnes « isolées et fragilisées » (représentant 16 % de la population d’invisibles), et ce sont les plus précaires. En moyenne, elles touchent un salaire environ 60 % inférieur au reste de la population active !
"À savoir que la première raison pour demander un acompte sur salaire est le paiement de soins médicaux."
Quels sont les leviers d’action identifiés à la main des employeurs ?
L. J. : Aujourd’hui, il en existe deux principaux :